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Article n°1
La Réalité Divine Ultime -  La Réalité Mohammadienne - Al-Mahdi

par S.Amanoullah de Vos

Chère lectrice, Cher lecteur,


Qui que tu sois frère, sœur ou simple chercheur, accepte cette intention de partage d’un homme qui croit que le sens de la vie c'est la Ma’rifa, la connaissance vraie du Réel, Al Haqq.

L’intention ici est de contribuer si possible à l’élargissement du cœur, de la conscience en appelant à la vraie connaissance, celle qui n’est possible qu’au-delà de notre mental, lorsque s’ouvre l’œil du cœur, éclairé par la Lumière Mohammedienne, la Nûr Mohammadiyya.

Ce texte comporte également les secrets des maîtres Naqshbandi et l'annonce de l'avènement de Sayyidina Al Mahdi (as) et la déclaration de notre illustre Maître Sheikh Nazim Ar-Rabbani sur l'état du soufisme et de notre monde.

Mawlana Sheikh Nazim :

« A partir de ce jour, je trace une limite, ne dites plus « je suis mutassawif, Naqshbandi, Qadiri, Shazili »… Il n’y a plus de tassawwuf… Jamais Dieu dans le Coran ne nous a dit : « kunu motassawifin - soyez sufis »... il a dit: «Kûnû  rabbaniyin ».

Cela est valable pour toutes les religions : juifs, chrétiens ou autres.

« A partir de cet instant ne dites plus je suis soufi, dites Rabbanî »

20.10.2010

LA REALITE DIVINE ULTIME

La première de nos intentions, celle qui définit notre orientation ne serait-elle pas de préciser clairement à qui s’adresse notre adoration?

Au cœur de la Fatiha le premier chapitre du Coran nous disons :

« Iyyâka na’boudou wa iyyâka nassta’în » : « C'est TOI que nous adorons et c’est de TOI que nous demandons le secours ».

Nous n’adressons notre adoration qu’à ALLAH et ce n’est que de LUI que nous demandons le secours ! Ce simple ayat est déjà un dhikr magnifique donné pratiqué par les ‘arifîn (les connaissants). Mais qu’en est-il de Celui que nous adorons, comment devons-nous purifier notre foi par l’orientation juste qui est de bien clarifier QUI est notre Seigneur Dieu, ALLAH.

Je vous prends à témoin quant à ma parole déclarant que, Allah, Dieu, ‘aza wa jal, est au-delà de tout ce qu’on lui attribue et qu’il est sans associé. Il n’est pas une substance, Il n’est pas un accident, Il n’est pas un corps, Il est exempt des directions et des dimensions, Il n’a pas de représentation intelligible, il n’est pas limité par le temps ni par l’espace, Il n’est pas atteint par l’analogie, les imaginations ne le conçoivent pas, les compréhensions ne le déterminent pas, Il n’est ni connu, ni connaissable, il n’a ni commencement, ni fin...

Le culte pur qui doit être rendu à Dieu a son expression ultime dans le chapitre 112 du Coran, al-Ikhlâç. Soulignons immédiatement que, ce qui est éternel est toujours actuel mais que dans ce cas particulier, c’est encore plus vrai du fait que al-Ikhlâç est au cœur de l’enseignement de l’Imam Mahdi qui, selon Skeikh Al Akbar Ibn ‘Arabi, reconduira la pratique de l’islam dévoyé à notre époque ila dîn al mukhliç, au culte pur (de l’origine).

Ibn arabi d'après vision syrie.jpeg

Sheikh al-akbar, Muhyydin Ibn arabi, est le plus grand Maître de l'ésotérisme islamique. Il hérite du maqam de Sceau de la Sainteté muhammadienne. En cette fin de cycle, nul n'accédera à la science prophétique relative à notre temps sans passer par l'Adab de la Lumière du Sheikh al-akbar.

Notons encore que c’est après la récitation de trois Ikhlâç que la ruhâniya de Mawlana Sheikh Nazim comme celle des maîtres naqshbandi est convoquée.
Disons d’ailleurs pour ceux qui pratiquent les prières du fajr (avant le lever du soleil) que les 11 Ikhlâç récités (khâfiyan) intérieurement en fin de cette prière du matin sont le cœur du secret de cette pratique qui est construite comme pour mettre en valeur cet instant ouvrant la porte de la Lumière mohammadienne extatique. En réalité, le secret de cela nous le verrons plus loin est en relation avec l’héritier parfait de la Lumière mohammadienne à cette époque, l’Imam Mahdi (as), à laquelle tous les maîtres s’alimentent.

Le chapitre 112 du Coran, intitulé al-Ikhlâç commence en énonçant :

«Dis Dieu est UN, (AHAD) » (112-1).

Dieu nous propose donc une première « acceptation » de Sa Présence mais qui reste une expression de sa Transcendance même dans l’Immanence. Il nous donne un support dans notre orientation : il est UN ! Mais attention, comprenons bien ! Il n’est pas UN parmi d’autre, il est le Seul UN !

Ahad est réservé à Dieu et même dans le langage courant on l’utilise pour la négation comme par exemple : « je n’ai vu personne », mâ ra’aytu ahadan (personne).
Nous verrons plus loin l’importance de la négation pour justement affirmer l’infini. Puis le deuxième verset : « Allahu Samad » (112-2).
Allah est le Soutien Absolu, Samad ayant aussi l’acceptation d’« Impénétrable », « Insondable ». Ne voit-on pas ici, encore, comment dans la manifestation d’un attribut (dans son Immanence), Dieu préserve sa Transcendance. Or, justement, immédiatement après, avec le verset 3 est rappelée Sa Transcendance : « Lam yalid wa lam yûlad » : « Il n’engendre pas et n'a pas été engendré » (112-3).

Comment nos pauvres capacités mentales pourraient donc « engendrer » un concept sur LUI ? Regardez la perplexité dans laquelle nous sommes conduits, là où les intellects constatent leur pauvreté. Et le final achève de mettre en valeur Sa Transcendance : « wa lam yakun lahu kufuwan Ahad ».Traduite couramment par : « Aucune chose ne peut lui être comparé » 112-4.

Il y a pourtant ici quelque chose de plus dont il est important de prendre conscience et qui n’est pas rendu dans cette traduction.


On pourrait par exemple dire « aucun être (yakun) ne peut être UN comme Lui » mais cela est encore insuffisant car IL est au-delà de l’être puisque c’est LUI qui fait être. Le dernier verset de la sourate 18 al Kahf, la caverne, va nous éclairer (notons que l’enseignement tout entier de la sourate 18 est en relation avec la mission de l’Imam Mahdi, sâheb az-zamân, ce que nous montrerons dans la deuxième lettre). Il y est dit : « wa la yuchrik bi’ibadati rabihi AHADA » Coran. 18-110. Que communément on traduit : « N’associer personne dans l’adoration de son Seigneur ». Néanmoins ici encore une subtilité est perdue dans cette traduction.


Sheikh Muhhy din Ibn ‘Arabi qui est un maître dans les subtilités du Coran et qui connaît bien la grammaire dit qu’il faut réaliser dans ce verset « ne lui associez pas même (l’attribut) AHAD, « L’UN ». En effet la transcendance divine doit être considérée « au-delà » des qualités y compris celles qu’expriment les Nom divins. Quel est alors ce mystère qui semble présenter une discontinuité entre Allah dans son Essence (dhât) et Allah dans sa fonction divine (ilâhiyya) ? Comment peut-il être adoré alors que son Essence est inconnaissable ?

Attention à cette réflexion ! Ne passons pas à coté, c’est elle qui dans l’histoire de l’islam fit couler beaucoup d’encre comme dans les disputes entre Mu’tazilites qui affirmèrent l’essence divine pour nier qu’elle ait des attributs distincts d’elle, les Jahmites et les karamites qui affirment l’immanence et l’anthropomorphisme au sujet de Dieu, les Ash’arites dégageant une voie moyenne qui affirment à la fois l’Essence et les qualités comme étant réelles, Transcendance ou Immanence.

Certains savants disent que Dieu est l’ETRE absolu mais là encore c’est une façon de le comparer à l’être de l’homme or il convient de considérer la réalité divine ultime comme au-delà de l’ETRE.

Regardons ce qu’a magnifiquement éclairé René Guénon, Sheikh Abdel Wahid Yahya dans son livre : Les Etats Multiples de l’Etre, considéré par notre regretté Sheikh Moustapha Vâlsan comme expression de la ‘ilm laduni, science inspirée, transmise par sayyiduna- l –Khidr (le grand compagnon permanent de l’Imam Mahdi).

Je demande ici aux lecteurs un effort d’attention qui ne sera pas perdu s’il veut sauvegarder ainsi son cœur de donner une limite à CELUI qui n’a pas de limite. Ne serait-ce pas une magnifique adoration que de reconnaître son INFINI ?

Voici un extrait :

« L’infini, ...pour être vraiment tel, ne peut admettre aucune restriction, ce qui suppose qu’il est absolument inconditionné et indéterminé, car toute détermination, quelle qu’elle soit, est forcément une limitation, par là même qu’elle laisse quelque chose en dehors d’elle, à savoir toutes les autres déterminations également possibles...Poser une limite, c’est nier, pour ce qui est enfermé, tout ce que cette limite exclut ; par suite, la négation d’une limite est proprement la négation d’une négation, c’est à dire logiquement et même mathématiquement, une affirmation, de telle sorte que la négation de toute limite équivaut en réalité à l’affirmation totale et absolue ...» (p.17).

« Si l’on définit l’ETRE, au sens universel, comme le principe de la manifestation, et en même temps comme comprenant, par la même, l’ensemble de toutes les possibilités de manifestation, nous devons dire que l'ETRE n’est pas infini, puisqu’il ne coïncide pas avec la Possibilité totale...En dehors de l’ETRE, il y a donc tout le reste, c’est à dire toutes les possibilités de non manifestation, avec les possibilités de manifestation elles-mêmes en tant qu’elles sont à l’état non-manifesté ; et l’ETRE lui-même s’y trouve inclut... Pour désigner ce qui est ainsi en dehors et au-delà de l’ETRE, nous sommes obligés, à défaut de tout autre terme, de l’appeler le NON-ETRE... » (p. 32).

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René Guénon, Sheikh Abdel Wahid Yahya, grand disciple du Khidr et détenteur du 'ilm ladunni, exposa pour la première fois en Occident la doctrine métaphysique complète depuis plusieurs siècles dans son livre : les Etats multiples de l'Être

Notre Sheikh R. Guénon A.W.Y. de préciser donc une nouvelle fois que cette expression négative n’est évidemment pas synonyme de « néant » bien au contraire car si l’on saisit bien on comprend que les idées les plus universelles, dans la mesure où elles sont exprimables le sont pas des termes de formes négative, comme pour l’infini par exemple.


« On peut dire aussi que le NON-ETRE, dans le sens que nous venons d’indiquer, est plus que l’ETRE, ou si l’on veut, qu’il est supérieur à l’ETRE, si l’on entend par là que ce qu‘il comprend est au-delà de l’extension de l’ETRE, et qu‘il contient en principe l’ETRE lui-même. Seulement, dès lors qu’on oppose le NON-ETRE à l’ETRE, ou même qu‘on les distingue simplement, c'est que ni l’un ni l’autre n’est infini, puisque à ce point de vue ils se limitent l’un l’autre en quelque façon ; l’infinité n’appartient qu’à l’ensemble de l'ETRE et du NON-ETRE, puisque cet ensemble est identique à la POSSIBILTE UNIVERSELLE » (p.32).

Mais alors après avoir préservé l’inconnaissable de la réalité divine dans son infinitude, que se passe-t-il devant ce mystère insondable, devant cette réalité insaisissable ? De quel vertige allons-nous être saisis devant cette nuit de l’inconnaissable ?
Comment adorer Celui dont la réalité nous échappe derrière le rideau du Mystère auquel il nous faut pourtant croire : yu'minun bi-l-ghayb, « ils croient au Mystère invisible » ; Coran 2-2. Où va nous conduire cette perplexité devant ce Dieu inaccessible dans une transcendance qui ne nous concernerait pas ?

C’est dans cet état de pauvreté de l’être, dans cet état d’un néant existentiel qu‘il nous convient d’apprécier la manifestation du « KUN FAYAKUN » (cf. coran chapitre 36 : Ya-Sîn).

La volonté divine donnant l’ordre par son Verbe : QUE CELA SOIT ET CELA EST. Ce « passage » mystérieux du NON-ETRE qui défie toute description à l’ETRE, va permettre la manifestation des Noms divins.Quel extraordinaire et mystérieux passage. Ce « Passage » est invoqué ainsi dans une tradition dite « hadith qudsi » : « J’étais un Trésor caché et Je n’étais pas Connu. Or J’ai aimé être Connu. Je créais donc les créatures et je les fis connaître par Moi (grâce à mes Théophanies), alors elles me connurent ».

Acte de l’amour divin, Naffass ar-Rahman, Souffle expiré de Sa Miséricorde, se manifestant pour exprimer cette « totalité des possibilités », cet infini, au-delà de la Transcendance et de l’Immanence. Méditons sur l’éclatante manifestation de cette présence voulant se connaître et s’aimer dans les miroirs de sa création. Mais ce « passage » ne se situe pas dans le temps, il est en œuvre à chaque instant, dans une création récurrente, sans cesse renouvelée, dans une relation nouvelle et Théophanique entre le Rabb et le ‘abd, le Seigneur et le serviteur.

La parole divine du Kun, l’impératif : « que cela soit ! » produit l’existence, émet les possibles dans le monde contingent, se propagent dans ses supports théophaniques en autant de paroles distinctes que les lieux où se produit la Manifestation universelle. Mais n’y a-t-il pas encore, ici, un secret formidable à contempler ?

LA REALITE MOHAMMADIENNE

Réalisons comment cette vibration originelle de l’ordre divin, cette parole primordiale, se manifesta en tant que NÛR MOHAMMADIYYA, la lumière Mohammadienne que l’on peut dire aussi HAQÎQA MOHAMMADIYYA, la Réalité Mohammadienne. En effet, la première lumière apparue hors du rideau du NON-ETRE est la lumière de notre Prophète Mohammad (saw), c’est-à-dire son essence lumineuse profonde (bâtina) dans le monde des archétypes (dhâtuhu al-nuraniya al-batina fi ‘âlam al ma’ânî). Selon les rapporteurs de hadith, il a dit : « Je suis le premier des prophètes à avoir été créé et le dernier à avoir été envoyé » (jami’ as saghir, Suyûthî). Il est celui que Dieu a appelé sirâj al-munîr, « le flambeau qui éclaire », de même qu’il avait parlé du soleil comme luminaire dont la lumière fait apparaître et distinguer toutes choses, de même les intelligences, les esprits, les intuitions pénétrantes (baça’ir) et les essences s’alimentent à la lumière de l’ELU.

Comme nous le dit le Sheikh al-Akbar Ibn ‘Arabi « par le mystère de la nature spirituelle (ruhaniyya) de cette transmission (tanaqqûl) le Prophère (saw) s’alimente (yastamidu) au Flux Sanctissime Suprême (al-fayd al-aqdas al-a’lâ) et alimente le monde tout entier. » Il est ainsi le pont entre al-Haqq, la Réalité divine et al-Khalq, la Création. Il est l’archétype (ma’nâ) et cette Vie totalisante (hayat jami’a) qui apparut la première hors du rideau du non-manifesté. Il montra à travers sa Sunna et en particulier au cours « du voyage nocturne » (al isra’ wal mi’râj) le chemin de sainteté qui nous retire les deux voiles : le voile de l’Unité et le voile de la Multiplicité.

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Le Passage du Non-Etre à l'Etre puis à l'Existence du point de vue de la Transcendance divine ou Tanzih

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La "Première Théophanie" ou Réalité Mohammadienne en tant que "lien" entre Dieu et le Monde. La Création du Monde du point de vue de l'Immanence divine, Tashbih

C'est ainsi que l’un des « connaissants » interpréta le redoublement coranique célèbre de la sourate 94 An-Nashr : « fa inna ma’al ‘usri yusra, inna ma’al ‘usri yusra... ». « Oui, Certes avec la difficulté est une facilité, avec la difficulté est une facilité », Coran 94 5,6 : le premier ‘usr ou « difficulté » c’est le voile sur l’Unité, la condition humaine acceptée produit la multiplicité qui nous voile l’Unité. Ce premier ‘usr ou voile, fut levé au cours du chemin vers Dieu par la grâce du premier yusra, « la facilité » pendant la réalisation ascendante. Puis au cours de la réalisation descendante le deuxième ‘usr ou « difficulté » est le voile sur la multiplicité (car après l’état extatique de la contemplation on ne voit plus que l’Unique dans cet état de contemplation) alors le deuxième yusra, « la facilité », fut la grâce levant ce voile par la redescente (compatissante) vers les créatures. Ainsi, il nous donna un chemin, un protocole pour réaliser l’Unité dans la Multiplicité, sans que l’un ne voile l’autre. Cette grâce donnée par le yusra, cette « facilité », est en fait la circulation, la transmission de cette Nûr Mohammadiya, cette lumière originelle qui continue de nourrir les créatures.

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La réalisation ascendante précède la réalisation descendante ou Ruju' , le Retour vers la Création tel qu'enseigné par Ibn arabi et René Guénon

LA REALITE MOHAMMADIENNE

La Lumière mohammadienne

C’est cette lumière qui a circulé à travers tous les prophètes d’Adam à Mohammad (saw). Or cette lumière prend deux aspects, l’un d’entre eux est l’expression d’une inspiration réservée aux envoyés, Rasûl, responsable d’une législation divine et aux Prophètes annonciateurs, anbiyya’, ceci d’une part. D’autre part, cette lumière est héritée par les awliya’, les saints, les proches.

Sayyiduna ‘Ali (karrama allah wajhahu) et Ahl Al-Bayt (famille du Prophète). Le premier de ces saints qui fut baigné lui aussi dans cette lumière dès l’origine est l’Imam ‘ALI. Celui dont Rasûl Allah Mohammad (saw) a dit : « si vous confiez l’Imamat à ‘Ali vous trouverez en lui un guide bien guidé (al-hâdi mahdi) ». Notez ici déjà l’allusion extraordinaire. Il est bien établi (voir Razi dans son Tafssir al kabir et Suyuti dans son Dur al Manthur qui confirme la narration que nous allons faire) quand fut révélé le verset 13-7 sourate le Tonnerre (Ar-ra'd) :« Innama anta mounzirun wa likullin qawmin hadi », « Tu es un avertisseur et à chaque peuple un guide ». Le Messager d’Allah (saw) posa sa main sur sa poitrine et dit : « Je suis celui qui avertit, et à chaque peuple un guide. » Alors, s’adressant à l’Imam ‘Ali, il dit : « Tu es le guide, ‘Ali, car après moi les croyants seront guidés par toi. » Cela se confirme par un autre hadith non moins célèbre : « Pour qui je suis le maître, mawla, ‘ALI, ici, est aussi le maître, mawla. Il répéta cela trois fois avant de descendre de sa chaire. (Mussnad de Ahmad, volume 1, Ibn Majah, Hakim, Ibn Kathir et beaucoup d’autres). 

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Le jour de Ghadir Khum avant la séparation après le pèlerinage de l'adieule Prophète déclara publiquement : "Man kuntu Mawla ja Hadha Aliun Mawla" : "De qui je suis le Maitre/Patron Suprême Ali est sons Maitre/Patron Suprême".

Sheikh Ibn-‘Arabi, déclare dans le chapitre VI des futuhat al-Makkiya -éd. Othman Yahya-, section 119.29, au sujet de l’Imam ‘Ali : « ‘Ali, radia allahou ‘anhou, imam al-‘Alam, wa sirr al-anbiyyae ajma’în » ; «’Ali, que Dieu soit satisfait de lui, est le Secret de l’ensemble de tous les prophètes ». Comprenons ici de façon subtile encore une fois. Tout converge sur le clair héritage de l’Imam ‘Ali quand à cette lumière de la sainteté que sa famille les AHL AL-BAYT que Dieu les bénisse, auront la difficile mission de préserver dans les vicissitudes de l’histoire. Rappelons encore que, Sheikh al Akbar, Ibn-‘Arabî dit que : « l’amour de la famille du Prophète (saw) est un aspect de l’amour du Prophète lui-même, car la seule chose que le Prophète (saw) nous ait demandée, sur ordre de Dieu, est de nous montrer « affectueux envers sa parenté » Coran 42.23.« Si ton amour de Dieu et de son Prophète est sincère, tu aimeras la famille du Prophète (saw)... » ( futuhat al-Makkiya).

Il semble que ces conseils et ordres soient trop oubliés aujourd’hui. Il ne s’agit pas de prendre une position chiite ou sunnite, il est clair que l’enseignement de l’Imam Al-Mahdi nous conduira à la source de l’Islam Originel et Pur, au-delà des divisions. Précisons que cette mission de préservation de la pureté de l’Islam confiée au Ahl Al-Bayt (famille du Prophète) fût distincte de celle du gouvernement tel que les khalifes eurent à l’assumer pour les affaires du monde.

Le plan divin voulu selon ce que nous montre l’histoire que le gouvernement des Khalifes se déroule de façon autre. Sheikh Ibn ‘Arabi prend cette position : « il fallut que la succession à l’Envoyé de Dieu (saw) fut répartie sur les règnes des 4 khalifes (radia Allah ‘anhoum) selon la place et le rang prédestiné pour chacun d’eux dans la science prééternelle de Dieu et déterminés selon l’époque assignée par la plume divine et correspondant à la durée de leur fonction, englobant en leur totalité la somme des trente années que l’Envoyé avait fixé. » Il avait prédit trente ans ce qui coïncide exactement au temps des quatre premiers khalifes plus la part de celui de l’Imam Hassan.

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Le règne "bien guidé" de 30 ans après le départ du Prophète se situe encore dans un "secteur divin", toutefois, la déchéance cyclique étant inévitable une royauté héréditaire s'installera contre l'autorité spirituelle des 12 Imams : la révolte des Kshatriyas tel qu'expliqué par Sheikh Abdel Wahid Yahya

Il semble clair en effet, que rien ne soit possible sans la volonté divine, il est donc normal de penser que ce qui a eu lieu dans cet ordre devait se manifester ainsi de façon prédestinée et d’ailleurs annoncée : les trente années des khulafa ar-rachidin. Nous connaissons ensuite la triste et insupportable histoire de Kerbela avec l’assassinat de l’Imam Hussein organisé par le fils de Mo’awiya le sinistre et débauché, Yazid qui introduisit la Khilafa (gouvernement) dans les ténèbres des affaires politiques et mondaines se privant de lumière. Pourtant la lumière de l’Islam, l’Ikhlaç, cette pureté, fut protégée par le sacrifice sublime du plus grand héros de l’Islam, l’Imam Hussein. Elle fut ensuite préservée par son fils, l’Imam des gens pieux, Zain al ‘âbidîn puis par son fils et le fils de son fils l’Imam Ja’far as-Sâdiq (chaîne d’Or), puis par son fils et ainsi jusqu‘à l’Imam Mahdi attendu. Cette lumière rayonna de ces sources permanentes alimentant différents courants de l’Islam dont le grand mouvement du taçawwuf qui, au début, fut spontané puis s’organisa en confréries.

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La bataille de Kerbala (en 680) où eut lieu le martyr héroïque du 3ème Imam al Hussein pour préserver la pureté de l'Islam Originel : "l'Islam renait après chaque Kerbala".

LA REALITE MOHAMMADIENNE

L’IMAM AL-MAHDI

Aujourd’hui, de façon plus proche se manifeste la lumière du pôle des pôles l’Imam Mahdi – sâheb az-zamân. Or l’un de ses grands compagnons Sultan al-awliya, Mawlana Sheikh Nazim (q) a osé signaler l’avènement d’une nouvelle forme de circulation pour cette lumière et cette guidance, hors des circuits « fatigués » dirions-nous pour rester délicat.

Il a dit entre autres : « les confréries sont devenues comme des pharmacies sans médicaments » (Jâmi’ a-l-Irshâd a-sharîf ,1999 – Librairie Avicenne). Il a, surtout, affirmé ce temps nouveau dans une déclaration magistrale et historique à Chypre le 20/10/2010, en disant en substance : « ...à partir de ce jour, je trace une limite, ne dites plus je suis Mutasawwif, naqshbandi, qadiri, shazili, ... Il n’y a plus de tasawwuf ... Jamais Dieu dans le Coran nous a dit : « kûnû Motassawifin », « soyez soufis » ... Il a dit : « kunu rabbaniyin » ...Cela est valable pour toutes les religions : juifs, chrétiennes ou autres. » « A partir de cet instant ne dites plus je suis soufi, dites rabbanî » et Mawlana a cité les versets du Coran qui donnent la preuve de cette position.

Il nous indique en outre que cette position fera l’Unité dans la Oumma et permettra de faire cesser toutes les divisions, par exemple entre sunnites et shiites. Cette déclaration formidable a-t-elle été comprise ? Elle nous libère des conditionnements des catégories, des divisions : elle représente exactement l’enseignement de l’Imam al-Mahdi, au-delà des religions, des sectes, des divisions et bien sûr au-delà des oppositions entre chiites et sunnites, entretenues par les ennemis de l’Islam.

Elle appelle à revenir à ce temps de l’âge d’Or où les enseignements sont transmis directement par inspiration du Rabb au ‘abd qui a su ouvrir l’œil de son cœur. Elle nous appelle à recevoir «‘ilm laduni », cette science divine directement reçue dans le cœur en suivant l’exemple du saint universel sayyiduna- l- Khidr, le compagnon permanent de l’Imam Mahdi dans toutes les manifestations de l’Imam.

LA REALITE MOHAMMADIENNE

LES CENTRES SUBTILS : LATÂÏFS

Et comment alors se prédisposer à recevoir cette lumière, cette science inspirée ? Les maîtres naqshbandis nous ont préparé à cette libération en nous donnant la prière qui dilate la poitrine, ouvre l’œil du cœur et nous conduit à l’enseignement du RABB. En effet, les centres spirituels dans la poitrine des êtres humains sont installés comme point de réflexion d’un maqam, une station prophétique de science qu‘il est possible d'actualiser.

Ainsi, le premier centre est connecté à la terre de Adam puis le deuxième centre à l’eau et donc la mémoire des cycles données en Noé, puis le troisième centre de la poitrine, connecté au feu de l’enthousiasme, l’amour, l’autorité spirituelle en relation avec le maqam d’Ibrahim et Moussa, puis le quatrième centre le maqam de Jésus-‘Issa connecté avec l’air et l’Esprit du souffle, puis le cinquième au centre de la poitrine le maqam de sayyidina Mohammad nous donne l’équilibre dans la manifestation de ces lumières et énergies. Enfin le sixième centre entre les sourcils nous conduit au Rabb (‘azza wa jal), le Seigneur al-Mourabbi, l’enseignant, ou mieux, En-Seigneur. Ce parcours de la lumière dans les centres subtils du corps est un exercice de sublime pédagogie initiatique. Il conduit notre réalisation spirituelle, il actualise en nous selon notre station l’héritage prophétique et donc l’histoire de l’âme humaine, jusqu‘à nous conduire à notre Rabb (voir lien (centres subtils – lataifs) sur site : se cache un secret magnifique).

Le corps subtil : les lataïfs dans la voie naqshbandi

L’enseignant qui est le support, mazhar rabbani, de la manifestation de notre Seigneur est l’Imam sacré et secret, le maître invisible dont les maîtres visibles ne sont que les miroirs, celui qui nous enseigne de façon unique et personnel quand nous sommes enfin devenus rabbaniyyin. Car après la clôture de la prophétie cette lumière (sous forme d’une sainteté) continue de se manifester dans les créatures qui reçoivent la guidance, laquelle les conduit à trouver la source : l’Imam de leur époque, le Pôle du monde. Nous désignons Celui qui est le support du regard de Dieu envers les créatures, celui qui est le Lieutenant de Dieu, Khalifat Allah dans les mondes. Celui qui, selon les hadiths, « restituera la justice là où il y a l’injustice », celui qui reconduira l’Islam, « ila din al mukhliss », au culte originel et pur, à l’âge d’Or. Rappelons que parmi les compagnons du Prophète qui ont rapporté des hadiths sur l’imam Mahdi on en recense au moins 26 et pas des moindres, à titre d’exemple : ‘Ali, Othman, Talhha, Abdallah ibn Aws, Jâbir, Anas ibn Malik, Om Salama, Om Habibah... (Radia Allah ‘anhoum). Même le professeur de l’Université islamique de Médine Abdul ‘Aziz ben Baz, (célèbre professeur, rigoureux et intégriste) dit : « la question du Mahdi est une évidence ».

Les hadiths sur ce sujet sont très répandus ou plutôt concordants et conjugués, ce qui montre justement que la question de cette personne promise est établie et que son apparition est une vérité indéniable, ce qui n’empêche pas certains ignorants de nier cette réalité comme je l’ai vu rapporté par l’un de mes frères en discussion avec un étudiant turque représentatif d’un certain courant qui prenait ce sujet soit en niant cet avènement soit en le prenant à la légère. Ce qui nous intéresse ici c’est de nous adresser à ceux qui reçoivent cette guidance intérieure et qui pourtant doutent encore de leurs cœurs et ont besoin d’être fortifiés pour avoir confiance en eux. Il n’est pas possible de citer ici les centaines de hadiths sur ce sujet. Retenons que l’Imam Mahdi agit déjà dans les cœurs et que s’il ne se manifeste pas en société, certains peuvent le voir de façon individuelle. Sa fonction globale est d’intervenir au moment « où la terre sera couverte d’injustice pour y remettre la justice » selon les hadiths.

Après son combat contre les structures « périmées » dont les « écoles d’enseignements figés » (les docteurs des écoles juridiques, seront ses opposants), il apportera la paix et la prospérité sur la terre. A ce moment est-il dit les maladies cesseront, la terre donnera des fruits en abondance, les animaux sauvages ne feront plus de mal et circuleront parmi les humains sans crainte des deux côtés...

l'Âge d'or qu'apportera l'Imam al Mahdi où "le loup sera en paix avec la brebis" et un état de Joie divine sur Terre.

Toutes ces indications montrent que l’Imam conduit le monde entier, toutes religions incluses au grand retour de l’âge d’Or. Autant dire tout de suite que cette fonction est celle décrite par Sheikh Abdel Wahid Yahya, René Guénon, dans son livre inspiré : le Roi du Monde. L’intérêt de se reporter à cet ouvrage est de donner toute sa dimension à cet événement car il y est montré comment cette fonction est inscrite de façon claire dans toutes les religions.

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Guénon exposera pour la première fois en Occident la réalité du Centre Suprême et son universalité dans toutes les traditions, connu en Islam comme le Diwan al Awliya. Ici, une représentation taoïste du Qutb et ses deux Imams.

Actualisons donc notre pratique non pas dans des groupes, des sectes ou des écoles mais dans l’Esprit des chevaliers, « les fityân de la Caverne » (Ahl al-Kahf), qui sont les vrais compagnons de l’héritier suprême de la chevalerie « Futuwwa ». Configurons nos cœurs en conformité avec notre époque afin d’être réceptif au Maître des Maîtres Sayyiduna Imam al Mahdi, afin d’être nous aussi ses compagnons participant à cette transformation du monde en tant que rabbaniyyin, connectés les uns les autres comme un seul être...qui lui ressemble !

Sh. Amanoullah de Vos

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