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EVEIL Orientation Essentielle

Tout éveil véritable, l'illumination, le satori, le Fath Rabbani, le Samadhi,  quelques soient les noms qui lui  sont donnés, fut-ce à des degrés différents, cet Eveil donc, est un surgissement, une grâce qui se donne suite à une «configuration», une «prédisposition» harmonieuse et adéquate du Cœur.

Orientation parfaite et synthétique

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Les exercices ascétiques divers, les conformités religieuses, quelque soient leurs formes, ne peuvent suffire. Néanmoins, il existe une méthode ou si l'on préfère une dynamique, un cheminement qui est valable quelque soient les religions ou chemins spirituels, qui peut faire jaillir cette expérience d'Eveil suite à une orientation parfaite et synthétique de nos conditions existentielles. Cette orientation ultime qui conduit à configurer notre être est une science qui demande un protocole précis sans faille, sans négligence. Nous allons en ébaucher les différents éléments qui néanmoins ne sont donnés qu’à titre de première indication vu que ce cheminement, cette opération à cœur ouvert demande d'être accompagné d'un spécialiste comme le serait dans la médecine une opération du cœur qui ne peut s'imaginer réalisée seule sans le concours du spécialiste formé à cet effet.

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Cette méthode peut être visualisée comme une sphère harmonieuse qui inclut différents degrés existentiels, des pratiques, des attitudes, des vertus, des compréhensions doctrinales, des grâces opportunes, des convergences. Mais l'essentiel n'est pas l'effort dans des pratiques même si elles ont un rôle, l'essentiel de la réussite va dépendre de la mise en œuvre d'une sincérité personnelle fonctionnant comme un immense filtre de purification nous lavant de nos hypocrisies les plus profondes. Cette démarche demande un courage et une détermination immense afin de faire face à nos plus grandes peurs, à nos plus grandes souffrances, à nos plus grandes faiblesses, à nos plus grandes déviations y compris dans notre prédisposition karmique donnée à la naissance. Selon cette démarche, toute incohérence dans notre vie serait une trahison de la recherche et une nouvelle hypocrisie, tout comme un cercle qui n'est pas rond ne peut s’appeler un cercle.

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L'harmonie des sphères célestes se reflètent dans le microcosme de l'homme qui doit préserver par la sincérité la pureté de son coeur et ainsi équilibrer ses énergies solaires et lunaires puis ces différents cercles existenciels.

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Le premier pas consiste donc à regarder en soi si nous sommes prêts pour cette démarche et même de voir si nous avons cette prédisposition originelle, cette pureté originelle qui nous appelle, ne fut-ce que par une première lueur intérieure, un appel vers cette démarche si faible soit-il mais bien reconnu et identifié.

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Déjà, à ce moment, l'enseignant ou l'ami peut avoir le rôle du miroir qui soutient cette prise de conscience. Il va toucher cette sensibilité primordiale, cette nature essentielle originelle (divine) qui ne demande qu'à se manifester mais qui est endormie. C'est la « matière première » des alchimistes qui commence à se rassembler. Cette nature primordiale est dans cette pureté qui précède tous les conditionnements religieux, dogmatiques ou conceptuels. Cette essence totalement libre peut se manifester selon n'importe quelle forme, à n'importe quel instant et comme elle veut. C'est sur cette nature qui est lumière que va se manifester par un acte initiatique une autre lumière, « lumière sur lumière ».

Mais notre existence nous conduit à des attachements à des fixations, à des illusions qui déforment et assombrissent cette nature originelle, laquelle perd ainsi cette qualité réceptive et disponible à cette deuxième lumière. C'est en regardant aussi cela en face que l'être humain prend conscience de la complexité de sa situation afin de l'intégrer dans sa démarche et sa recherche du REEL, AL HAQQ.

Il est obligé de constater qu'il est un être de contradictions avec les faiblesses de son corps, celles de ses capacités et même celle de sa condition existentielle. Dès lors, il doit chercher quel est son centre de gravité ou son centre de synthèse qui permet d'intégrer en lui cette contradiction entre les aspects humains et les aspects divins.

Il découvre alors que c'est son Cœur qui doit être le lieu de la grande synthèse. Non pas le cœur au sens physiologique mais ce cœur qui englobe toute la poitrine et que l'on pourrait appeler pour chaque être sa propre « signature de synthèse ». Il intègre tous les aspects individuels horizontaux et les aspects divins, verticaux. C'est cet aspect synthétique qui est indiqué dans le célèbre hadith Qudssi (parole divine entendue par le Prophète) : « Le Cœur de mon serviteur croyant me contient ». Mais ici encore le cœur est mis au défi de la dispersion, de la division de ses capacités par les distractions du monde. Le test du monde, son épreuve, c'est précisément de diviser ce cœur en le détournant de ce pourquoi il a été créé, être la maison de Dieu, la Kaaba.

Le monde nous propose des attachements innombrables qui vont utiliser et fixer sur eux l'attention et les forces de ce cœur en l'affaiblissant ainsi.

La Ka'ba, ou "Cube", reflet de notre coeur intérieur, le centre de notre être, possède 6 faces comme les 6 directions ou les 6 jours, le Fath s'obtient par le "passage à la limite" dans la 7ème direction (centre) ou au 7éme jour

Les Remèdes

 

Car ce cœur préserve sa capacité d'harmonie et de synthèse que s’il est gardé pur dans sa fonction. Mais quand il perd son équilibre originel et son harmonie il perd cette capacité d’accueil des théophanies divines. L'une des premières actions pour rétablir la fonction du cœur c'est d’éliminer l'agression des perturbations mentales inopportunes qui apparaissent comme des rides ou des vagues sur la surface plane d’une étendue d'eau troublant ainsi sa clarté.

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Il ne s'agit pas tant d'éliminer les pensées qui peuvent être considérées passagères et éphémères, il s'agit plutôt de leur retirer l'autorité qu’on leur donne ainsi que ce pouvoir de fixer notre mental de façon tyrannique. Pour cela, on peut leur substituer un autre centre de fixation : une parole divine, un Nom de Dieu qui conduit à une Présence vivante plutôt qu’à cette frustration à laquelle conduisent les pensées aléatoires. C'est ce que dans la voie soufie on appelle le dhikr qui est l'invocation du Nom de Dieu, les mantras dans les traditions de l'Inde ou la prière du cœur dans l'orthodoxie. Au début le fait de prononcer ce Nom divin ou celle parole sacrée à haute voix peut aider précisément à la concentration à condition que l'on s’y applique avec une certaine continuité, dans la conscience de ce que l'on récite et avec Présence.

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Au deuxième degré, après une certaine pratique le cœur se met à prononcer intérieurement la même parole ou le Nom divin choisi puis peut aussi recevoir par inspiration d'autres Noms divins qui correspondent à l'état et au besoin de ce cœur en tant que nourriture spirituelle.

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Au troisième degré, il est possible d'arriver à ce que le cœur retrouve sa disponibilité virginale, sans l’aide de l'invocation ou dhikr extérieur ni même le dhikr intérieur, c'est un état contemplatif comme en suspens, sans support, au-delà des pensées qui n'apparaissent plus pendant le temps de cette contemplation qui au début ne subsiste peut être ainsi qu'une heure ou deux avant que revienne l'assaut des pensées. On peut alors revenir au dhikr intérieur avec le Nom divin en conscience du Sens de l'invocation et en gardant la Présence puis retrouver à nouveau cet état de vacuité de simplicité virginale, cette innocence originelle du cœur. C’est la continuité de la pratique qui permet d'installer en soi cette configuration du cœur, ou plutôt doit-on dire, de revenir à la configuration naturelle virginale du cœur. Mais il est important de prendre conscience que la simple pratique de ces invocations ne suffit pas si notre vie toute entière n’est pas en cohérence avec cette « orientation » du cœur vers le REEL.

 

Notre vie tout entière est comme un cercle dont le cœur est le centre. Les différentes parties de la circonférence de ce cercle sont nos relations humaines : celles avec nos parents, celles avec nos frères et sœurs, celles avec nos partenaires, celles dans notre travail, nos enseignants et ainsi pour toutes autres relations. Si l'un des secteurs du cercle n’est pas en ordre comment pourrait-il garder sa rondeur et comment pourrions-nous rester stable dans le centre du cœur.

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Mettre les différents cercles de notre existence en ordre pour permettre l'alchimie de notre âme et le passage de la Lumière divine; d'où l'expression populaire : "arrondir les angles".

Cette mise en ordre de notre vie est directement liée à ce qui est la sincérité de notre orientation. La sincérité est en fait cette dynamique de la vérité qui circule dans tous les aspects de notre existence. C'est elle qui nous confronte à nos hypocrisies cachées et nous incite à nous en purifier par une vigilance constante. Cette vigilance c'est celle qui nous demande en permanence des profondeurs de notre âme si ce que nous faisons, nos paroles, nos actes, nos dévotions, sont pour Dieu, par Dieu et en Lui ou si tout cela n'est qu'un jeu de notre ego.

Cette exercice de prise de conscience continuelle, cette vigilance indispensable à la garde de notre cœur, s'appelle la Muraqaba. Elle est comme une balance qui mesure notre équilibre dans les différents aspects qui constituent l'édification du cœur vrai. Notre étude des doctrines fondamentales concernant la Loi éternelle est par exemple un complément nécessaire d’avec notre pratique de prière.

 

Il y a encore complémentarité entre le dévoilement de l'essence divine des choses qui peut se donner sans la retraite ou dans la pratique contemplative et le dévoilement des Noms divins qui en sont les colorations et les angles. Se revêtir des Noms divins nous donne les vertus qui sont un élément de stabilité pour ceux qui pourront vivre le dévoilement de l'Essence, expérience puissante qui sans préparation peut nous faire perdre tous repères. C'est en ce sens que le cœur comporte un rôle de synthèse et de stabilité qui doit se configurer comme une  maison sacrée visité par les grâces divines. Chacun étant unique doit donc construire ce que l'on pourrait appeler sa « signature de synthèse » personnelle, ou son architecture du cœur personnelle, celle qui en fin de compte doit jouer son rôle de Maison de Dieu. Chacun est invité à chercher la méthode par laquelle il va construire la maison de son cœur, faut-il un compagnonnage ? Des prescriptions données par un enseignant ? Des étapes avec validations ? Comment vérifier les aspects sombres et cachés de nos hypocrisies qui voilent toutes nos pratiques ? Comment mettre au point les plans de cette architecture sacrée qui doit devenir la Maison de Dieu selon notre prédisposition fondamentale, selon notre signature éternelle en Dieu.

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