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NUZÛL : Descente de grâces
Par Sh. Amanoullah de Vos

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« Si vous considérez que la connaissance totale comporte 72 lettres , imaginez que toutes les sciences actuellement connues n’arrivent qu’à deux lettres, c’est à l'époque de l’Imam al-Mahdi que seront dévoilées progressivement les 70 restantes. »

 

Les enseignements sur l’orientation spirituelle que nous a demandé de transmettre Mawlana Sheikh Nazim sont complémentaires de l’expérience qui va ensuite se transmettre de cœur à cœur par la pratique de chacun. Si vous prenez un avion pour vous envoler, vous allez évidemment chercher, à l’aéroport, les indications concernant votre destination. De la même façon les enseignements donnés vous indiquent quelle va être votre destination si vous les suivez. Certains vont répéter des enseignements «en conserve» comme le dit Mawlana, alors que dans notre voie, nous donnons des enseignements «frais», inspirés par le divin en fonction de l’instant car Kulu yawmin huwa fi cha’n : « Chaque jour Dieu est à une œuvre nouvelle » (Coran sourate Ar-Rahman. Chap.55-29).

 

Certains donc vont choisir par exemple d’aller vers une ville à l’image plus ou moins directe de la Mecque de la Présence, d’autres iront visiter la Mecque par simple obligation ou en touriste sans en connaître le cœur. D’autres voudront se rendre au centre des centres, celui de l’Islam universel originel, en pleine conscience de ce qu’ils font, éclairés par Ruh al Hadi, Ruh Al Imam.

L’enseignement du Coran et des hadiths demande d’être éclairé par cet Esprit universel afin d’en comprendre toute la dimension, c’est cela qui fait la différence entre l’enseignement traditionnel des docteurs de la loi et l’enseignement des compagnons de l’Imam ainsi que ceux de l’Imam lui-même.

 

Bien choisir sa destination ne mérite-t-il pas de passer un peu de temps à lire quelques pages ?

 

Dans notre première lettre, l’intention était de témoigner de l’Absolu et de l’infini inaccessible de la Réalité Divine, qui justement, par son Absolu toute possibilité inclut nécessairement de se manifester à ses créatures et même de se regarder en elles les ayant configuré à son image. Commencer ainsi est dans l’esprit-sunna de l’Imam Ali de Sheikh Abdel Qader al-Jilâni (voir sa Gunya) ; de Sheikh Muhhyyi din Ibn arabi (voir sa profession de foi) chacun actualisant ici et maintenant la trame de l’orientation fondamentale universelle.

 

Nous en étions arrivés à la manifestation de la Lumière mohammadienne qui s’est manifestée d’une part dans la fonction prophétique, close avec sayyidina Mohammad, puis d’autre part selon un autre mode, par la walaya, la sainteté dont la manifestation plénière se fera par le LIEU-TENANT de Dieu dans les mondes, son KHALIF qui remettra de la justice sur Terre là où il y a de l’injustice, l’IMAM attendu, al-Hadi al-Mahdi ‘alayhi salam ainsi que sur tous ses ancêtres purs.

 

Nous reviendrons une autre fois sur le fait que c’est de cette lumière unique originelle, que les deux fonctions finales celle de l’Imam Mahdi et celle de sayyidina ‘Issa (‘alayhim as salam) procèdent de façon complémentaire qui ne doivent pas être séparées à l’instar des deux parties de la lettre NÛN-Ù† ainsi que nous en avons parlé dans notre ouvrage sur la Chaîne d’Or naqshbandiyya.

 

La manifestation de l’Imam al Mahdi, en tant que Khalif Allah fi-l ardh, Lieu-tenant de Dieu sur la Terre, sera différente de tout ce que nous avons connu dans nos mémoires car ainsi que le montre tous les hadiths et les enseignements des ‘ârifin saints-connaissants, sa venue va transformer le monde, le reconduisant à un Age d'Or que nous n’avons pas connu. Bien sûr, les enseignements du Coran comme ceux du chapitre 18, de la caverne, al-kahf dont nous allons parler, ainsi que les hadiths nous donnent des indications mais elles sont allusives pour des raisons de sagesse. Même le Sheikh al-akbar Muhhyyi din ibn ‘arabî qui a l’habitude de dévoiler beaucoup n’a écrit sur ce sujet que de façon allusive comme par exemple dans son chapitre des Futûhât sur les « sciences de l’Imam Mahdi » en fait en correspondance avec les versets coraniques dans le chapitre 18 de la caverne.

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Heureusement, le plan divin est bien organisé dans sa sagesse et il nous donne finalement toutes les indications bien que de façon éparse afin que nous soyons capables de trouver et reconstituer à notre mesure les pièces du puzzle par l’inspiration de Ruh al-Hâdi.

Nous avons un Axe, le Coran, puis les hadiths puis les enseignements divers des saints connaissant et enfin la science inspirée dans le cœur qui permet de lire ces signes. L’une des choses à ne pas oublier c’est que Dieu est AL-‘AZHIM, le Magnifique. Dans la Présence de ce Nom divin nous sommes appelés au ta’zhim, le fait de voir la grandeur des choses créées ; savoir magnifier ou donner toute sa grandeur à une chose. Trop souvent en effet on voit s’exprimer des visions réductrices liées à des corporatismes des identifications aux rituels, aux cultures des pays et aux écoles juridiques. C’est cela qui risque de nous donner une mauvaise perception de l’événement à venir.

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Dans ma première lettre, j’ai fait allusion à l’expression « Roi du monde » en relation avec l’Imam Al Mahdi or quand René Guénon,  Sheikh Abdel Wahid Yahya,  avait  présenté cette expression pour la première fois certains esprits étroits l’avait critiqué disant que ce nom était ambigu, alors sans trop s’attarder, le Maître René Guénon indiquait en une note de son livre que ce terme  bien connu dans certaines langues comme en arabe, font la différence entre ad-Dounia (ce monde matériel) et al-Moulk, « le monde du royaume » il faisait ainsi allusion au nom divin MALIK AL MOULK (traduction exacte de Roi du Monde). Cet attribut divin fait partie de ceux qui sont utilisés à la fois pour Dieu (qu’Il soit glorifié), et qui peuvent être aussi attribués aux serviteurs vertueux à l’instar de certains autres noms tels par exemple Mu’min, Raouf, Rahim, Hadi…, le Croyant, Le Longanime, le très Miséricordieux, le Guide…Ce nom a donc une importance très grande pour notre sujet. Nous n’en développerons pas ici les aspects pratiques de sa récitation car cela est transmis de cœur à cœur. Ceux qui ont l’esprit éveillé ne manqueront pas de remarquer que c’est aussi le Nom choisi par Mawlana Sheikh Nazim tracé en grand au-dessus de la porte de sa maison. Tout cela est bien en cohérence avec la Présence de l’Imam Mahdi au cœur de ses enseignements. 

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"Ya Malik ul Mulk" : "O Roi du Monde", inscrit à l'entrée de la demeure de Sheikh Nazim qui montre bien la subtile relation entre l'enseignement rabbani, le tasarruf et la sagesse divine de la fin des temps telle que formulée un siècle plus tôt par René Guénon.

L’Imam apparait comme revêtu de ce nom divin dont la manifestation, la Grande Présence est la Grande Paix, la SAKINA qui préside toujours à la victoire (sourate 48 al-Fath ou sourate 9 Tawba). Celle-ci est l’attribut de ce Malik aç-çiddîq, (le Melkiseddeq qui préside aussi au rituel originel du christianisme avant sa déviation). Rappelons que dans sourate al-Fath il est dit : « Huwa ladhi anzala Sakina fi qulûb al mu’mimîn li yazdadu imâna ‘ala imanihim » ; « C’est Lui qui fit descendre la Paix (sakina) sur les cœurs des croyants afin d’ajouter une foi sur leur foi » (lire sur la Sakina le livre de René Guénon, le Roi du Monde).

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Retenons en passant l’expression de « descente », Nuzûl, pour la Sakina. Ceci est très important car c’est l’une des premières sciences de l’Imam al Mahdi identifiée par Sheikh Muhhydin sous la forme ‘ilm an-nuzûl, la science des « descentes », en relation avec le premier verset de la sourate al-kahf « al hamdu lillah alladhi anzla….» ; « Louange à Celui qui fit descendre … ». Nous verrons plus loin que les expériences spirituelles qui correspondent à ces sciences sont immenses. Notons ici que en pratiquant le commentaire du Coran par le Coran lui-même, nous ne pouvons pas manquer de penser ici au passage du chapitre de la caverne Al-Kahf où cette expression d’affermissement par l’ajout «ZID» (que nous avons souligné : li  yazdadu) est utilisé pour la science reçue par les « gens de la caverne avec une variante» : « Amanou bi rabihim wa zidnâhum hudan » (ils étaient croyants en leur Seigneur et nous avons augmenté leur guidance), ce qui fait allusion à cette science inspirée par Rûh al-Hâdi. Si nous acceptons maintenant un rapprochement avec d’autres cultures dans une perspective universelle (ce qui est bien dans notre sujet), rappelons qu’en Inde la personne de l’Imam est attendue en tant que Kalki dont le nom complet selon certains brahman instruits (tel Swami lakshmanacharya alias sheikh nûr Mohammad), ce nom complet donc, celui de ce saint avatar attendu est : « Sri Mohammad Kalki Mulk Bara ».

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D'après Abdelkarim al-jili, grand héritier akbarien et auteur de Insân ul kamil, les 4 Védas sont désignés dans le Coran par "Suhuf Ibrahim", "ibrahim" qui par consonantique se rapproche du mot "Brahman" désignation de la caste sacerdotale en Inde

Ce nom se transmet oralement mais la personne qu’il désigne est décrite dans les Veda. Ces textes « révélés » selon la tradition de l’Inde sont désignés dans le Coran en tant que « suhuf Ibrahim » ce que confirme par exemple Sheikh Abd al Karîm al Jili. Ce personnage de Kalki est décrit dans les Védas avec des termes extraordinairement proches de ceux qui sont décrits dans les hadiths concernant l’Imam Mahdi. Il est aussi une personnification du Mont Mérou, l’Axe du Monde, qui est d’ordre subtil présent en toute chose en tant que centre et qui soutient toute chose (Samadâniyya). Sa manifestation en tant que « Présence matricielle », est la SAKINA. Cette Présence « maternelle-matricielle » s’appelle en Inde Raja Rajeswari (la Reine des Reines), elle rayonne à partir du cœur du Mont Mérou. Nous avons ici encore une fois l’expression de la symbolique complémentaire : cœur-caverne.

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LE TRIANGLE DE L'ANDROGYNE

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Ce mont Mérou est un rappel (dhikr) de l’Homme Universel pleinement présent à l'Age d’Or. Il se retrouve dans toutes les traditions de l’humanité à travers toutes les montagnes qui furent des manifestations de ce rappel, celle de la révélation en Islam, Jabal Nûr, la montagne de lumière, mais aussi à des degrés divers par la multitude des pyramides répandues dans le monde. Il représente une dimension axiale universelle dont la caverne est le cœur rayonnant, ce qui devrait nous rappeler le magnifique enseignement de Sheikh Abdel Wahid Yahya à ce sujet (le triangle de l’Androgyne) concernant ADAM, 3 lettres en arabe, à chaque angle du triangle isocèle qui représente la montagne (l’homme universel) et HAWA, 3 lettres en arabe, à chaque angle du petit triangle retourné et inscrit à l’intérieur du grand triangle représentant ainsi la caverne, le cœur rayonnant la Présence manifestée.

Notons que du côté gauche on peut lire AHAD (UN), à la base DAÏM (Eternel), à gauche AVM le grand mantra de l'Inde considéré comme le plus ancien des Noms de Dieu. Ceci est rappelé pour ne pas oublier cette dimension précisément universelle qui présidera à la venue de l’Imam Mahdi. En Inde, le sri chakra yantra représente (en deux dimensions) la manifestation de l’Univers à partir d’un point le bindou en son centre qui est aussi le sommet du Mont Mérou (en trois dimensions).

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Sri Chakra Yantra,l'équivalent de la montagne Qaf en Inde, avec au centre le bindou d'où est sorit l'Univers

En Islam, tout ceci est également en rapport avec la manifestation de l’Univers entier par Nafass ar-Rahman, le souffle de la compassion divine maternelle exprimée dans la basmallah, bismillah ar-Rahmân ar-Rahim : « Au Nom de Dieu, toute Miséricorde, Miséricorde élective ». Je préfère donner à Rahmân une traduction féminine en français car le nom Rahmân est matriciel, et son expression est celle de la compassion de la Mère universelle. Notons que dans la basmala en arabe, le point (équivalent du bindou) sous le Ba-ب première lettre de bismillah est aussi représentative de l’Imam universel. Que Sheikh Muhhy-din désigne comme : nuqtatu al basmallah al jami’atu li ma yakun wa li ma kana (le point sous le Ba rassemble ce qui fut et ce qui est). La lettre alif qui le représente dans la manifestation est représentée en position de quatrième lettre dans la basmala ce qui est une indication allusive importante de même que la position des autres alifs dont celui qui est caché dans le Nom Allah (représentant l’Imam caché).

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La basmala, equivalent du Kun pour l'Homme Universel, avec le nuqta ou bindou à l'Origine de la Création et les 3 alifs apparents symbolisant les 3 mondes

Regardons de quelle façon l’enseignement complet nous est donné dans le Coran mais de façon allusive afin que nous soyons capables d’ouvrir le fruit jusqu’au noyau afin d’être parmi les « gens du noyau », les ulû l-albâb selon l’expression coranique. Nous en venons à regarder certaines des sciences de l’Imam al Mahdi indiquées dans le Coran, en particulier dans le chapitre 18, la Caverne, et nous allons essayer d’en extraire un peu de parfum selon ce qui nous est possible d’exprimer ici en gardant le ta’dhim, la magnificence de sa dimension universelle. Comme je l’ai dit précédemment, Sheikh Muhhyyidin fait une liste de ces sciences dans les Futuhat al Makkiya (les illuminations mecquoises) mais sans autre développement. Il nous appartient d’essayer d’en comprendre ensuite toute la portée. Est-ce nécessaire de faire remarquer l’importance de cette démarche au moment où cet avènement est si proche et où déjà l’Imam nous enseigne dans les cœurs selon la caractéristique de cette époque, une transition magistrale vers un autre cycle complètement nouveau. Pour bien souligner cette vérité je veux rappeler que le 'arif billah, le grand saint connaissant l’Imam Ja’far as-Sâdiq (‘alayhi salam) a dit : « Si vous considérez que la connaissance totale comporte 72 lettres, imaginez que toutes les sciences actuellement connues n’arrivent qu’à deux lettres, c’est à l’époque de l’Imam al Mahdi que seront dévoilées progressivement les 70 restantes. »

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Les sciences se diffuseront donc plus largement à partir de son apparition mais sa mission a déjà commencé même si actuellement de façon invisible au niveau du collectif. Ces sciences ne sont pas des données intellectuelles simples mais des expériences de l’être, elles sont donc totalement surprenantes et quelque fois hélas refusées par ceux qui restent sur des schémas anciens. Rappelons le conseil de notre Prophète Sayyidina Mohammad qui conseilla d’apprendre par cœur et de réciter tous les jours les dix premiers ayat de sourate al-kahf, le chapitre de la caverne, pour se protéger des séditions au moment de la période de l’antéchrist, le dajjâl. L’importance de cela est si formidable qu’il me devient impossible de l’expliquer ici en peu de mots mais ceux qui feront l’expérience d’apprendre et de réciter ces ayat recevrons des inspirations de protection magnifiques. Dès le premier ayat du chapitre al-Kahf -18- du Coran il est question de Nuzûl : « Al hamdu lillah ladhî anzala ’ala ‘abdihi l-kitâba wa lam yaj’al lahou ‘iwajan » : « Louange à Dieu, Celui qui a descendu le livre sur son serviteur et qui n’a mis en lui aucune tortuosité ».

Remarquons déjà que le mot commençant est « louange » lié à la « descente » dimension de la Présence immanente, jamali, tandis que dans la chap. précédent -17- al Isra , la dimension de transcendance et d’ascension commence par l’expression jalali de « Gloire », « subhana –l- ladhi assra bi ‘abdihi… » : « Gloire à celui qui éleva son Serviteur –Adorateur… »

Les deux nuits clés de l’Islam lailatu-l-Qadr (descente) et lailatu-l- isra (ascension) sont ici mis en correspondance complémentaire. « La nuit de la détermination », Lailatu-l- Qadr, se réalisent les déterminations des choses « prédestinées » tandis que la nuit de l’ascension, Isra wal mi’raj, est la mise en acte, la fructification de ce qui a été semé. Mais quelle est donc cette science de Nuzûl dont l’imam al Mahdi serait l’héritier selon Sheikh al akbar Muhhyyi din Ibn arabi ?

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Car la suite du ayat dit : « al hamdu lillah aladhi ANZALA… » : « Louange à celui qui fit descendre… » Il y a ici un point subtil à toucher. Nous savons que le Coran est « descendu » en effet dans le corps du Prophète cette nuit du destin. Cela indique le mode du don pour la science coranique. Il ne s’agit pas d’une science qui a été extraite par la pensée, par la méditation, par des exercices, non !  Il s’agit d’un don divin. Il est donc question ici de ce mode de transmission, de cette science : « descente » des grâces divines particulières. Regardons encore en commentant toujours le Coran par le Coran, la sourate 20 TA HA :

 « (1). TA HA. (2) -Nous n’avons pas fait descendre sur toi le Coran pour que tu sois malheureux » (litachqâ). Le mot tachqâ, traduit ici par « malheureux », comme la plupart des traducteurs, est en fait encore plus fort, il implique l’idée d’épuisement, voir d’écrasement.

Dans le commentaire de Qashani, présenté dans le petit opuscule sur les lettres isolées du Coran magnifiquement traduit par notre regretté Maître Michel Vâlsan, Sheikh Moustapha, cet enseignement sur la descente Nuzûl est aussi mis en valeur. Le Prophète, appelé ici TAHA,  par compassion et affection pour son peuple s’imposait une ascèse sévère (il s’affligeait, voir s’écrasait) en veillant et jeûnant pour affiner la pureté du canal de grâce qu’il était déjà. Il s’imputait à lui-même par scrupule un défaut de transmission en voyant que les gens ne comprenaient pas le message divin qu’il transmettait. Alors que la cause de cette incompréhension était l’état de dégénérescence de cette époque (kali yuga). Ce n’est pas par hasard si ce même enseignement est aussi indiqué dans la sourate de la caverne verset 5 : « Peut-être t’en prendras-tu à ton âme s’ils ne croient pas à ce récit… » Dieu lui dit donc ici, dans la sourate TA HA, selon le commentaire : TA HA tu es déjà PUR, ne t’accable pas tu es déjà accompli !

Et Qashani d’indiquer (p.75 du livre précité) : « Le but de cette « descente » est non pas la fatigue et la peine, mais la réalisation des effets des deux noms en lui » : TA pour Tâhir, Pur, et Ha pour Hâdi.

Nb : Qashanî fait l’extension de cette qualité de tahara à toute la famille du Prophète ce qui est évidemment un fondement islamique même s’il est trop souvent oublié. Nous verrons que cette prédisposition fondamentale à la pureté, veut dire une prédisposition à recevoir plus pleinement les grâces divines.

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Quelle serait alors la science de Nuzûl reçue par ce grand héritier, l’Imam Mahdi, cet enseignant EN-SEIGNEUR ?

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C’est une science qui n’est pas sans relation avec la ‘ilm laduni, cette « science intime » venant directement de Dieu dont les deux éminents représentants sont l’Imam al-Mahdi et sayyidina l-Khidr. Il s’agit d’une science transmise de façon effective et directe produisant un effet immédiatement opératif. Conscience et pouvoir sont ici en résonnance. Par souci d’explication pédagogique, nous allons essayer de donner des exemples de type pratique étant bien entendu que ces Nuzûl sont aussi des sciences très subtiles et que les exemples donnés sont minimes en regard à ce que manifestera l’Imam. Il existe des exemples qui peuvent illustrer de façon partielle ce mode de transmission. Il est rapporté par exemple que Chams Tabriz, le Maître initiateur de Rûmi, transmettait directement par projection (tawajjuh) cette science-pouvoir ce qui lui permis de transmettre la mémoire du Coran à un jeune homme ignorant en quelques jours.

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Sheikh Muhyyidin parle aussi de son maître Youcef Al Kumi qui était capable de faire descendre l’esprit d’un maître disparu dans une apparition corporelle (Rûh Mutajassad). Cette pratique est aussi bien connue chez les Sheikh naqshbandi bien qu’elle soit restée discrète. Cette méthode appelé en Inde shakti pad qui utilise la capacité de faire descendre la grâce comme la pluie puis de la condenser en une présence effective avec le pouvoir correspondant est assez connue également en Inde mais très réservée. Elle permet de recevoir directement la conscience d’une station et le pouvoir correspondant. L’important à retenir c’est que ce mode de transmission de l’enseignement, conscience et pouvoir en résonance, deviendra courant à l’époque de l’Imam al Mahdi et multiplié en puissance alors que ceci est aujourd’hui réservé à un petit groupe discret.

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Les enseignements seront donnés comme une simple « descente de grâce » qui pénètre les cellules du corps même et confère de façon immédiate la science et le pouvoir correspondant. Ce Nuzûl, cette descente de grâce comportant conscience et pouvoir est, donc, un Don Divin Paradisiaque. Il y a bien sur une référence coranique à ce sujet, chap. 30,31,32 « Versets clairement exposés, fussilat ; « Les anges descendent sur ceux qui disent notre Seigneur est Dieu, Rabbuna Allah, et qui persévèrent dans la rectitude ; ne craignez pas, ne vous affligez pas ; accueillez avec joie la bonne nouvelle du Paradis qui vous a été promis. Nous sommes pour vous des amis dans ce monde et dans la vie future. Vous y trouverez ce que vous désirez, vous obtiendrez ce que vous demanderez. Comme un don, NUZULAN, accordé par Celui qui Pardonne et Qui est Miséricordieux.» 

Ces versets indiquent clairement que les gens du Paradis n’ont pas à s’affliger, trouverons ce qu’ils désirent et obtiendront ce qu’ils demandent. Ceci est l’expression de dons divins signifiés par Nuzûl.

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Cet état paradisiaque, est celui qui se manifestera sur la Terre comme au ciel au moment de cet Âge d’Or que prépare l’Imam Al Mahdi et ses compagnons. La réalisation en Dieu ne sera pas le résultat d’une ascèse écrasante mais le résultat d’un don divin. Certains êtres vivent déjà dans ce « temps » de l'Âge d'Or, tandis que leurs voisins sont encore dans l'Âge de Fer. Car le temps n'est pas linéaire mais une expression d'un état de l'être.

 

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Le don de l'Age d'Or, le Paradis sur Terre, se fera par une intervention divine (action conjointe de l'Imam al-Mahdi et Jésus) après l'écoulement des dernières possibilités de l'Age de Fer

Remarquons maintenant que nous n’avons abordé ici que le premier ayat de la sourate al-kahf alors que chaque ayat est l’indication de plusieurs sciences. Beaucoup de ces développements ne peuvent être faits qu’oralement.

Dans notre lettre N° 3, nous continuerons de dévoiler selon ce qui nous est inspiré et permis de dire sur les sciences de l’Imam et de ses compagnons (ses vizirs qui ont tous le même visage, expression de l’Unité) en accord avec ce que nous avons reçu de Mawlana Skeikh Nazim qu’il reçoive tout notre amour et notre gratitude sans fin.

Khadim Aman al Haqq, de Vos

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