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Conscience de l'Universel

par S. Amanoullah

 

Nous avons présenté dans nos lettres précédentes ce qui peut soutenir la prise de conscience d’un mouvement spirituel s’inscrivant dans un enseignement traditionnel universel totalement libre de sectarisme ou d'exclusion.

 

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Kalki Avatara qui doit ramener le satya yuga

Maitreya

La parousie de Seyyidina 'Issa - Jésus

La venue de l'Imam al Mahdi

Un mouvement Universel

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Ce mouvement dans le cadre de l’islam s’appuie sur des enseignements prophétiques annonçant une grande crise mondiale d’où émergera la figure d’un libérateur appelé al Mahdi, conduisant cette conscience pleine. Ce modèle d’un personnage apparaissant à une certaine époque pour conduire à une libération des injustices, des illusions, des hypocrisies, des fixations. Ce mouvement est véritablement universel, il faut le souligner. On retrouve exactement ce même profil : Kalki en Inde, Maytreya chez les Bouddhistes, le Messie dans la tradition juive, le retour de Jésus dans sa gloire pour les chrétiens, ainsi que dans beaucoup d’autres civilisations anciennes comme les mayas par exemple. On peut donc aisément comprendre qu’un maître à notre époque participe de ce modèle quant à sa vocation d’enseigner en accord avec le mouvement de la conscience dans l’histoire. On ne devrait donc pas s’étonner si se manifestent en ce modèle accompli les deux aspects complémentaires : une rigueur de majesté, Jalal, en tant que justicier qui sera apparente et une compassion, un amour infini habitant son cœur. Comme dans les rituels de toutes les religions et méthodes spirituelles tout commencera par un grand nettoyage mais ce qui semblera terrible de rigueur à certains, du fait des disparitions de tant de systèmes périmés, apparaitra à d’autres comme la manifestation d’une compassion au regard de ce défrichage permettant de nouvelles récoltes.

 

Ce Mouvement concerne toute la Communauté des hommes

 

Ce sujet est extraordinairement actuel et ne concerne pas seulement les musulmans ni une religion particulière mais tous les hommes de cette époque. Précisons encore très clairement : il ne s’agit pas de croire ou de ne pas croire à cette figure du libérateur car en fait celui-là ne fait qu‘accompagner un printemps qui est en cours. Il ne s’agit donc pas de construire la statue mythique d’un personnage magnifique qui nous fait rêver. Ce serait mal interpréter ce que l’on dit ici. Nous parlons des cycles de l’Univers comme il existe aussi des saisons. Il s’agit des lois universelles installées par le Créateur. Aucun personnage ne changera l’ordre de ces lois mais au contraire il montrera comment s'y conformer et s’y harmoniser. Commençons simplement par observer. Regardons ce contraste saisissant qui met en face d’un côté les revendications individualistes chez des personnes, des régions, des pays, et de l’autre ce souffle de libération vers une conscience de l’Universel.

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Tout se passe comme si une sorte de jugement était en cours mettant en lumière les choix des uns et des autres. Les uns s’agrippant à des possessions, des identifications, des cultures, des pays, donc des identités particulières, de plus en plus d’une façon frénétique tandis que les autres s’ouvrent à une conscience de plus en plus élargie qui transcende tous les secteurs. Ce phénomène existe même chez les chercheurs scientifiques en particuliers dans la physique quantique où il devient établi que « la conscience du sujet modifie l’expérience », ce qui met la conscience au cœur de la recherche. Dans ce monde, une mutation fantastique caractérise notre époque selon un design de contrastes saisissant. D’un côté ce que l’on appelle le mondialisme organisé pour un contrôle centralisé de ce monde en particulier par le pouvoir de l’argent, mondialisme qui est l’ombre sombre, d’un autre phénomène lumineux, celui de cet affranchissement des limites, des identifications, des nationalismes, des corporatismes, des sectarismes, par la manifestation de cette conscience universelle qui s'élargit de plus en plus. Notre attitude jusque dans les détails va dès lors nous situer dans ce film du monde en cours.

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Quel profil d’acteur va nous définir ?

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Serons-nous figés dans des sectarismes défendant des identités, des groupes, des religions, des modèles locaux ? Resterons-nous dans notre autoroute officielle, allons-nous naviguer comme « les bateliers » d’une rivière aux berges bien définies ? Allons-nous ainsi nous figer dans des vêtements identitaires et dans des méthodes et pratiques qui nous rassurent ? Ou au contraire allons-nous comprendre que cette rivière particulière est destinée à nous conduire à l’Océan de la grande Présence, de la conscience universelle ou les noms des rivières, des religions, des groupes, des confréries n’existent plus. Car je pose la question, que deviens le nom et l’identité de l’eau de la Seine, celle du Danube, du Rhin, du Gange ou du Nil quand ces eaux ont rejoint l’Océan ?

Sommes-nous comme ceux que le Coran désigne en tant que « singes » ?

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Que sont devenues les berges et les identités ? Or dans la mutation que nous vivons au niveau mondial : l'eau de la rivière est en vue de l'Océan. C'est donc une période messianique de grand renouvellement. Mais pourquoi s’étonner ? Après l’hiver n’avons-nous pas l’habitude d’attendre le printemps ? Ceux qui ne perçoivent pas cette mutation vers un printemps de la conscience n’ont qu‘à regarder la froidure et la désolation de cet hiver que nous vivons. Or, si l'hiver est bien là, le printemps viendra. C'est un peu comme les paroles de ce sage à qui l’on disait que l’on ne voit plus la présence de Dieu dans le monde, il répondit alors : « voyez-vous le doigt du diable ? » et les personnes répondirent, « oui, cela nous le voyons. Et bien dit-il c'est justement l'inverse de l'action divine ! Vous pouvez ainsi la repérer par contraste. » Où donc en sommes-nous dans notre position comme acteur dans le film. Le metteur en scène et le scénariste nous permettent par le dessin d’un profil de situer le rôle de l’acteur, jusque dans les détails et même surtout dans les détails. C'est ainsi que l’on peut soi-même savoir par les détails de notre comportement à quel degré d’identification nous en sommes. Sommes-nous sectaires, sommes-nous enfermés dans notre individualisme dans nos représentations anciennes répétitives, égotiques ? Sommes-nous dans une imitation servile par le poids de la peur, sans percevoir l’esprit de la loi ? Sommes-nous comme ceux que le Coran désigne en tant que « singes » ? Comprenons bien, il ne s’agit pas d’opposer une voie de libération à la grande tradition éternelle.

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Une voie véritable nous fait passer par des méthodes, des disciplines et des fidélités, le Adab (les fondements) cela est certain. Mais cette même voie à l’instar de la rivière et de ses berges conduit aussi l’eau dans un mouvement qui finit par la libérer de ces mêmes berges dans la liberté de l’Océan : la grande Présence. La grande sainte soufie râbi’a l-‘adawiyya disait : « a-jjar qabla dâr » : « cherche à rencontrer le Voisin (Dieu) avant la Maison du Voisin (les stations) Car que veut-on ? La maison, les stations ou le Maître de la maison et des stations ? Aujourd’hui par exemple, différentes, confréries se disputent souvent pour organiser des lieux, des maqâms, des espaces mais pourquoi faire? Pourquoi dépenser tant d’énergie pour des lieux si la Présence n’y habite pas ? Chacun défend sa « maison » son « enseigne », organise un commerce correspondant et dépense de l’énergie pour cela au lieu d’apprendre à connaître le Propriétaire des maisons. Comprenons-nous bien : nous reconnaissons qu’il existe un chemin d’appel à Dieu, la da’wa, afin de rassembler largement des personnes perdues cherchant leur chemin. Cela est une noble tâche. Certain Sheikhs généreux et plein de compassion s'y sont consacré comme par exemple de façon éminente Sheikh Nazim al Haqqani. Mais ce dernier a également formé un petit nombre de disciples murchid  pour ensuite éduquer ces personnes ainsi rassemblées. Ce petit nombre de MURCHID auront ensuite la tâche « d’éduquer » ceux qui ont été rassemblés et regrouper par des moqqaddem qui quant à eux ne sont que des « rassembleurs », pas des éducateurs. Ce point doit être très clair car sinon ce serait une imposture de se croire « éducateur » murchid quand on a la simple fonction de rassembleur. Le « Berger » guide, nourrit, éduque, son chien rassemble.

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Les Maîtres Naqshbandi par ailleurs alternent aussi les phases de rassemblement, puis les phases d’éducation. Je l’ai montré dans mon livre la Genèse de la Sagesse, ou la Chaine d'Or naqshbandi.
Les éducateurs ou Mourchid ont été non pas simplement « autorisés » pour conduire une réunion de prière, comme c'est la cas d’un simple représentant, ils ont été formés par un compagnonnage continu avec le Sheikh pendant au moins 40 jours puis ensuite par une retraite ou khalwa d’au moins 40 jours encore. Il est important de distinguer ces différentes qualifications pour ne pas se retrouver dans une errance, mal guidé par des personnes non formés pour cela. Bien sûr installer des lieux spirituels est une étape normale mais ce n’est qu’un champ de blé sans le cultivateur ou une pharmacie vide ou avec des médicaments périmés comme l'a souvent dit Mawlana sheikh Nazim à propos de l'état actuel de certains groupements spirituels.

S’installer dans la rivière (le chemin spirituel) et développer une « politique de la rivière » en y installant en fait son commerce, est une trahison de la voie !!! Cela doit être clair !

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Cherchons plutôt le RABB, l’En-Seigneur qui est le vrai Enseignant ! Il est celui qui conduit à la libération de toutes ces illusions et fixations égotiques. Le maître où Sheikh véritable n’en est que son miroir et son serviteur. Pas de maître en effet si ce n’est le RABB, le Seigneur. Tous mes maîtres de l’histoire, des hommes et des femmes ne sont que les miroirs, du RABB. Aucun ne se proclame «Le maître» mais plutôt «serviteur» du RABB. Voici les « authentiques », les « sincères », les çiddiqiyyun ceux qui nous conduisent à prendre conscience de ce maître intérieur, le RABB. Toute autre revendication est une imposture grave qu‘il faut dénoncer !

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On voit en ce moment apparaître beaucoup de faux maîtres, ces « sheikh » en plastique auto-proclamés, ces caricatures tragico-comiques qui ne font que rassembler des pauvres aspirants disciples dans des clubs de copains. Ceci est l’expression de cette grande confusion dans laquelle est le monde. C’est la manifestation de l’armée des singes ! Souhaitons que notre sincérité nous conduise plutôt au premier pas de toute voie qui est tawba, le repentir au sens d’un « recentrage», d’un retour au centre (yatawaba), attitude qui nous sera nécessaire encore jusqu’au dernier pas. Car c’est justement cette attitude qui sera conforme au mouvement de conscience et de mutation en cours.

Notre égo (nafs) est constitué d'une mémoire de civilisation qui a 5000 ans d'âge

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Qui pourra nier qu‘il doit se laver chaque jour personnellement et aussi dépoussiérer sa maison ? Néanmoins, nous avons un déficit quant au nettoyage de notre ego car il est constitué dans les mailles d’une mémoire de civilisation qui a 5000 ans d'âge. Il est donc beaucoup plus rusé que nous tandis que nous croyons illusoirement le dompter. Ceci fait partie en effet de l’illusion qu’il crée lui-même pour mieux nous contrôler. Observons comment cet ego, ce grand pharaon représente en nous tous les pharaons de l’histoire et en particulier ceux de notre époque. Comment croire qu‘avec notre simple pensée, une réflexion, nous allons contrôler cet ego ?

 

Notons que les neuros-sciences qui se préoccupent du mental déclarent que si celui-ci fonctionne au niveau de 2000 connections secondes, la partie somatique de l’inconscient fonctionne à 4 milliards de connections seconde. Ce qui veut dire que notre inconscient fonctionne deux millions de fois plus vite que le mental qui produit la pensée. Comment ne pas reconnaître que nous sommes conduits par les états somatiques incontrôlés de notre inconscient ? Comment accepter cette forme d’hypocrisie qui consiste à fermer les yeux tout en se laissant emporter par cette nébuleuse qui dirige notre vie. Car ce que les psychologues appellent l’inconscient s’appelle dans la tradition de l’islam par exemple : l’hypocrisie. Celle qui est « plus difficile à repérer qu’une fourmi noire, sur un rocher noir, par une nuit noire », selon le hadith (la parole prophétique). Il y a donc deux mouvements complémentaires à suivre pour ce mouvement de la conscience. De l’extérieur, nettoyage, purification (tazkiyat an nafs), se libérer des indentifications illusoires, chercher les méthodes et les spécialistes de ce travail qui vont nous conduire à lever le voile sur l’œil du cœur. De l’intérieur, contempler la Présence du Rabb, le Seigneur, que le maître extérieur authentique a réveillé. Le laisser « respirer » et manifester la lumière et l’amour divin, vrai tissu de la création. Voici le programme de notre famille spirituelle, ses méthodes nous ont été transmises authentiquement, vécues et vérifiées.

La lettre N° 5 en parlera.

 

                     Khadim at-tarîq, S. Amanoullah

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