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Les centres subtils, Latâïfs, selon l’enseignement naqshbandi

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La confrérie soufie naqshbandiya se caractérise par différentes pratiques qui la distingue des autres voies dont en particulier le dhikr khafi, l’invocation intérieur, selon le parcours des latâïfs, les centres subtils qui "dilatent" la poitrine, selon l'expression Coranique : "sharh sadr" (dilatation de la poitrine).

En effet le chapitre 94 du Coran est le support de l'orientation spécifique des naqshabandi : "N’avons-nous pas dilaté ta poitrine, Ne t’avons-nous pas débarrassé du fardeau pesant sur ton dos n 'avons-nous pas exalté ton "dhikr"......."

Ici, le mot dhikr peut aussi bien indiquer le sens de souvenir, renommée ou invocation donc la mention de "l’exaltation du dhikr" fait également allusion, selon un des sens, à l’élévation progressive de l’invocation du cœur. Cette élévation progressive de l’invocation correspond à une subtilisation de plus en plus fine de la conscience selon un parcours constellé par les "points de réflexion" de cette conscience dans la poitrine, en fait lieu d’accueil de la Présence, la Hadrat.

 

Cet enseignement de sept centres subtils dans la poitrine peut sembler similaire aux sept chakra, les roues d’énergies dans l’enseignement du tantrisme de l’Inde. Les deux présentations sont dans des contextes différents et dans tous les cas ne présentent que des centres de réflexion dans la poitrine dont la source est au-delà des corps. Le grand enseignant de cette science n 'est autre que Saydina l khidr qui est identifié dans l'Hindouisme au yogi millénaire Babaji.​

 

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Khidr, assimilé en Inde à Mahavatar Babaji, le yogi millénaire, et maître des afrâds, des "solitaires incomparables" de la sagesse divine.

Sayyidina -l khidr enseigna cette science à celui qui est appelé le "père des disciples" Khwaja Abdel Khaliq al Ghujdwani, à la demande de Khwaja Yucuf al Hamadani. Il lui enseigna le dhikr khafi (sous l’eau selon une technique bien connue également en Inde) et les parcours des latâïf.​
C'est de Khwaja Abdel Khaliq que le fondateur éponyme Khwaja Baha ud-din naqshaband reçut cet ​enseignement et l’institua comme une pratique régulière dans la confrérie. Il existe 9 latâïfs dont sept sont connues et deux cachées (en tous cas non opérationnelles) car ces deux derniers ne seront transmis (aux élèves) qu’à l’époque de l'Imam al-Mahdi, le cheminement dans la pratique du dhikr selon les latâïfs correspond à un chemin d’effacement progressif des voiles sur le cœur ce qui manifeste des lumières de couleurs différentes. Ils correspondent également à des chatons de sagesse (fuçus al hikam) c’est à dire à des prédispositions du cœur, à l’instar des prophètes qui cristallisèrent la sagesse divine dans leur cœur et l'enchâssèrent en eux à l’instar d'une pierre précieuse sertie sur un chaton de bague. Chacun des latifa ou centre subtil est donc le réceptacle de cette sagesse ou "Présence divine" dont la lumière prend la forme et la lumière prophétique correspondante. A chaque fois que l’aspirant progresse à travers ce chemin par les centres subtils de sa poitrine il revit à son niveau l'héritage spirituel transmis par ces prophètes. ​

 

Il participe selon son niveau de conscience à l’assomption de la conscience humaine dont l’arborescence s’est développée dans l’âme d’Adam, lequel est devenu Noé, qui est devenu Abraham, qui est devenu Moise, qui est devenu Jésus, qui est devenu Mohammad. Nous sommes tous les ​reflets de cette âme unique ou alors nous sommes cette âme unique dont la conscience se développe par le miroir de l’histoire du monde dont l'histoire est l’histoire de notre âme. ​C'est ainsi que par cette pratique du dhikr khafi à travers les latâïfs nous revivons chaque jour et chaque pratique le déploiement de cette conscience à travers les maqam, les stations spirituelles de tous les prophètes dont il est possible d’hériter selon le hadith : « al - ’ulema wârithin al-anbiya’ » (les savants spirituels sont les héritiers des prophètes).

Les Etapes de la pratique

On considère d’une façon traditionnelle qu’il y a une préparation rituelle pour cette pratique selon les règles suivantes :

  • La permission reçue d'un sheikh ;

  • L’état de pureté rituelle obtenue par les ablutions ;

  • L’accomplissement d'une prière de 2 rak'ah ;

  • L’orientation avec la face tournée vers la Qiblah (la Mecque) ;

  • La position de recueillement ;

  • La demande de pardon pour tous ses péchés ;

  • La récitation d'al-fatiha une fois et de al-ikhlas (3 fois) ;

  • On ferme les yeux, et on colle la langue contre le palais vers la gorge (kechari mudra, qui stimule la pituitaire) ;

  • L’acte spirituel appelé rabitat al mawt, (l'attache au tombeau) qui est une méditation sur la mort on se voit mort, lavé, enveloppé dans le linceul, la prière funéraire faite sur nous puis porté au tombeau et enseveli. Les proches partis, on reste seul ;

  • Rabitat as-Sheikh, le lien de cœur avec le Cheikh, le disciple tient son cœur face au cœur de son maître, et garde l'image entière ce celui-ci dans sa conscience,la concentration de tous les sens corporels en les soustrayant à toute autre occupation et à toute suggestion, s'orientant avec toutes les facultés de perceptions vers Dieu. Ensuite on dit : « Tu es mon but et Ta satisfaction est ce que je demande »;

  • L’invocation se fait avec le nom de Allah que l’on grave (naqch) ainsi dans son cœur ensuivant donc un parcours selon les indications express du Cheikh qui va conduire le disciple lui donnant le souffle et l'autorisation de progresser à chaque étape.

 

Latâïfs naqshbandi

​1 - le premier centre subtil, latifa est appelé QALB​, le cœur situé à deux largeurs de doigts sous le sein gauche, vers le cœur. Sa "lumière" est "jaune". Le maqam (station) correspondant est celui de Adam (sens de la terre) sa qualité est la repentance (maqamat at- ta ‘bûn).

​2 -  le second  centre subtil, latifa est  appelé RUH, deux largeurs de doigts sous le sein droit, vers la poitrine . Sa "lumière" est rouge. Le maqam correspond est celui de Noé (mémoire de l’eau), la qualité est la persévérance qui permet de survivre aux flots de la passion.

​4  - le quatrième centre subtil, latifa est KHAFI est symboliquement placé à deux doigts au dessus du sein droit, vers la poitrine. Sa "lumière" est  verte -  le maqam correspondant est celui de Issa (Jésus) – Maître du souffle et de la vie (maqam as sâihûn, selon le Coran, sourate 9).

​3 - le troisième centre spirituel, Latifa est SIRR, deux largeurs de doigts au dessus du sein gauche . Sa "lumière" est "blanche" – le maqam correspondant est celui conjoint de Abraham et Moïse, (les deux maîtres du feu selon le Coran), l’autorité spirituelle, la force de se dresser pour la vérité.

​​5 - le cinquième latifa est AKHFA​ situé symboliquement au milieu de la poitrine, sa "lumière" est "noire" (le mystère du non manifesté) - le maqam correspondant est celui de Muhammad (Saw).

​6 - le sixième latifa est situé symboliquement entre les yeux, NAFS il correspond au maqam du maître (rabb) des maîtres (les anbiyas) c’est le lieu ou l'on rencontre son âme selon le hadith (man‘ arafa nafssahu ‘arafa rabbahu).

​7 - le septième centre subtil SULTAN AD-DIKR​ est symboliquement situé au sommet du crâne – Il correspond au maqam indiqué dans le Coran par : « al hafizun li hudud Allah » (chapitre 9). C'est la totalité des cellules du corps qui vibrent dans ce dhikr avec la sensation que  l'ensemble des créatures et choses du monde, se parlent dans un langage interactif ou tout est amour et louange.

​Pratique de nafi-‘ wa-l ithbath

 

Cette pratique très importante vient après la pratique des centres subtils les latâïf car elle va installer un mouvement interne de l’énergie spirituelle. Ce ruh, cet esprit, véhiculé par le souffle qui est ainsi en quelque sorte distillé par cette opération va circuler dans tout le corps, purifier les parties obscures et illuminer les parties pures. La formule de la shahada commence par une négation "la ilâha" qui correspond au chemin de l'extinction fana puis continue "illa llâh", al baqa billah, la subsistance par Dieu. Néanmoins, la méthode est précise bien qu’il existe quelques variations selon les pays tels Turquie ou Pakistan. On commence par mettre la langue au fond de la gorge puis on prend une grande inspiration, on retient la respiration et mentalement on prononce « LA » depuis le nombril en passant par al akhfa on monte jusqu’au centre an nafs, de là on descend sur l’épaule droite en prononçant "illah" (l’énergie descend naturellement sur les centres à droite mais on ne s’en occupe pas) de là on part « frapper » le centre du cœur qalb avec "illal lah". Ce centre rayonne alors l’énergie de lumière qui va purifier tout le corps.

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Ce mouvement interne se répète de 7 à 21 fois en rétention de respiration, puis on finit alors par la formule : "Mohammad rasûl Allah". Tout cela se fait en rétention de respiration puis on relâche. Il y a des modalités en apnée avant de reprendre le souffle. Ceci ainsi que le nombre de récitation en nombre impair est mentionné chez nos maître en tant que « wukûf ‘adadî ». On peut aussi pratiquer un plus grand nombre de la shahada pendant le rétention (comme en Inde) mais tout cela ne se fait que sous la direction du Sheikh ou de son représentant qui a pratiqué et dont l’expérience est indispensable. Les effets sont très nets et très puissants car le circuit intérieur va ensuite fonctionner tout seul et vivifier les centres subtils et le corps entier spontanément sans même solliciter le mouvement ce qui conduit à des états extatiques. Inutile de préciser que le moment de la khalwa est particulièrement indiqué pour ces pratiques.

Mouraqaba

Il s’agit de différentes méthodes de méditation depuis celle sur les péchés, sur la mort, jusqu’à celle de l’unité en toute chose. Cette pratique pédagogique se situe après le dhikr en accord avec l’injonction coranique : « al-ladhina yadhkuru-na l- llah qiyyâma-n wa qu’udan wa ‘ala junûbihim wa yatafakkaru-na  fi- khalqi samawati wa l-ardhi » (Ceux qui invoquent Allah debout, assis, allongés puis méditent sur la création du ciel et de  la terre).

Elle conduit les gens de réalisation à devenir capable d’enseigner ou de transmettre à tous les niveaux existentiels selon l’esprit de la « réalisation descendante » mise en lumière par Sheikh Abdel wahid Yahya, René Guénon.

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